Une nouvelle enquête de K-Tipp montre une fois de plus à quel point les produits carnés sont contaminés par des germes pathogènes. Des bactéries résistantes aux antibiotiques ont été détectées dans chacun des burgers surgelés analysés – et ce, bien que la plupart des produits soient composés de viande suisse.
Des germes alarmants qui résistent aux antibiotiques
K-Tipp a testé douze burgers de bœuf surgelés de Coop, Migros, Denner, Aldi et Globus pour déterminer leur teneur en germes et en toxines industrielles ainsi que la qualité de leur viande.1 Résultat : seuls trois produits ont obtenu la mention « suffisant » ; les autres ont été jugés « insuffisants » ou même « mauvais ». Il est particulièrement alarmant de constater que des staphylocoques résistants aux antibiotiques (SARM) ont été trouvés dans tous les produits. Ceux-ci peuvent déclencher des infections dangereuses et sont difficiles à traiter car ils ne réagissent plus aux antibiotiques.
La viande de bœuf n'est pas la seule à contenir de tels germes : c’est également le cas de la viande de poulet. En effet, comme Swissveg l’a souligné dans sa campagne Poulet (mal)sain ?, un rapport fédéral datant de 2014 a révélé que trois produits à base de poulet sur quatre sont contaminés par des germes résistants aux antibiotiques.2
Un problème principalement lié à la production de masse
L’une des principales raisons qui expliquent la forte présence de germes dans la viande est la production industrielle : Un seul burger peut contenir de la viande provenant de 300 animaux différents.3 Il suffit qu’un seul de ces animaux soit porteur de germes pour que ceux-ci contaminent aussi le reste du lot. Ainsi, le risque d’agents pathogènes nocifs pour la santé augmente drastiquement.
La présence de SARM est principalement due aux exploitations d’engraissement, notamment en raison de l’utilisation massive d’antibiotiques dans l’élevage. Migros le confirme dans sa prise de position : d’après elle, la contamination par des germes résistants aux antibiotiques est due aux conditions d’élevage des animaux. Il convient ici de préciser que les antibiotiques ne sont pas seulement utilisés dans l’élevage industriel traditionnel. Les produits bio testés par K-Tipp contenaient eux aussi des germes résistants aux antibiotiques.
Germes fécaux et agents pathogènes
En plus des germes résistants aux antibiotiques, des germes fécaux (notamment des bactéries E. coli comme EHEC et EPEC), qui peuvent entre autres provoquer de graves diarrhées, ont également été détectés dans les burgers. Par ailleurs, deux produits contenaient des agents pathogènes tels que des entérobactéries et des pseudomonas. Ceux-ci peuvent aussi causer des diahrrées et des infections, et les niveaux détectés dépassaient largement le seuil de tolérance.
Et ce n’est pas tout : des substances chimiques dites « éternelles » (substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées SPFA, en anglais PFAS), interdites en Suisse et dans l'UE, ont également été détectées dans deux produits. Ces poisons industriels sont soupçonnés d'affaiblir le système immunitaire et d'être cancérigènes.
Les détaillants déclinent toute responsabilité
Face aux résultats alarmants de ces tests, la réaction des détaillants laisse à désirer. La plupart d’entre eux se contentent de rappeler les règles d’hygiène à respecter en cuisine et de conseiller de « bien faire cuire les burgers ». Seul Globus a décidé de retirer de son assortiment son « Delicatessa Burger » à base de viande suisse.
Pourtant, les résultats de ce test sur les burgers ne sont pas un cas isolé. Les études similaires, par exemple sur la fondue chinoise ou la viande grillée, révèlent toujours une charge bactérienne élevée.4 D’ailleurs, chaque année, le nombre de maladies causées par l’ingestion de viande contaminée augmente sensiblement pendant la belle saison et les jours fériés.
Opter pour des alternatives à la fois savoureuses et sans danger
Pour minimiser le risque d’infection alimentaire, mieux vaut miser sur des alternatives végétales. En plus, les burgers véganes et autres produits de substitution sont souvent plus sains que les produits carnés dont ils s’inspirent : ils contiennent en effet moins de graisses (saturées), de résidus de pesticides, d’hormones et d’antibiotiques, et plus de fibres alimentaires.5 Les alternatives végétales constituent donc un meilleur choix sur tous les plans. Vous pouvez les déguster en toute sérénité, sans prendre de risque pour votre santé et sans causer de souffrance animale.
Rindlisbacher, S. (2025, 11 février). Test: Diese Tiefkühl-Hamburger können krank machen. K-Tipp. https://www.ktipp.ch/tests/produktetests/detail/artikeldetail/test-diese-burger-koennen-krank-machen
Mennig, D. (2014, 2 décembre). Multiresistente Keime im Pouletfleisch: Konsumenten in Gefahr. Schweizer Radio und Fernsehen (SRF). www.srf.ch/sendungen/kassensturz-espresso/gesundheit-multiresistente-keime-im-pouletfleisch-konsumenten-in-gefahr
Rindlisbacher, S. (2025, 11 février). Test: Diese Tiefkühl-Hamburger können krank machen. K-Tipp. https://www.ktipp.ch/tests/produktetests/detail/artikeldetail/test-diese-burger-koennen-krank-machen
Rindlisbacher, S. (2024, 4 décembre). Fondue Chinoise im Test: Krankmachende Bakterien in zwei Produkten. Saldo. https://www.saldo.ch/tests/produktetests/detail/artikeldetail/krankmachende-bakterien-in-zwei-produkten
Huber, J., & Keller, M. (2017): Ernährungsphysiologische Bewertung von konventionell und ökologisch erzeugten vegetarischen und veganen Fleisch- und Wurstalternativen. Étude mandatée par l'Albert Schweitzer Stiftung für unsere Mitwelt, Berlin. https://www.swissveg.ch/www.albert-schweitzer-stiftung.de/fleischalternativen-studie