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21.06.2021 | Sophie

Dans sa nouvelle étude, la revue spécialisée en nutrition, BMJ Nutrition, Prevention & Health rapporte que l'alimentation à base de produits végétaux présente des avantages quant aux formes graves de COVID-19.

L'étude « Plant-based diets, pescatarian diets and COVID-19 severity: a population-based case–control study in six countries » met en évidence que les personnes ayant une alimentation à base de produits végétaux ont un risque moindre de développer une forme grave de COVID-19.

L'étude cas-témoins a porté sur 2884 médecins et soignants de six pays, dont les États-Unis, la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et la Grand-Bretagne. Le personnel soignant était en contact régulier et étroit avec des patients atteints de COVID-19. Les données ont été récoltées entre juillet et septembre 2020. 568 des 2884 personnes ayant participé à l'étude ont contracté la COVID-19 durant cette période ou on montré des symptômes caractéristiques de cette maladie. Le groupe témoin comptait 2316 personnes, qui n'ont pas développé de symptômes de la COVID-19. Sur les 568 personnes ayant contracté la maladie, 430 ont rapporté des symptômes très peu sévères à peu sévères alors que 138 personnes ont signalé des symptômes d'un degré de sévérité moyen à élevé.


Outre la surveillance de l'évolution de la maladie, l'étude prévoyait aussi un questionnaire portant sur les habitudes alimentaires des participants. Ce questionnaire comportait deux volets :

  • Au moyen d'un Food Frequency Questionnaire normé, les participants indiquaient à quelle fréquence ils consommaient des aliments des différents groupes, à savoir : fruits, légumes, pommes de terre, légumineuses, noix, céréales raffinées, pain complet, friandises et desserts, œufs, produits laitiers, poulet, viande rouge et transformée, poisson et fruits de mer, plats cuisinés (pizza, soupes, etc.), boissons sucrées, jus de fruits, huiles végétales, beurre, alcool, café et thé.
  • Les participants répondaient également à des questions sur leur alimentation en cochant : pauvre en produits transformés, à base de produits végétaux, végétarienne, pesco-végétarienne, cétogène, méditerranéenne, paléo, pauvre en graisse, pauvre en glucides, hyperprotéinée, autre ou aucune des catégories indiquées.

 

Les résultats de l'étude montrent que les personnes ayant une alimentation à base de produits végétaux ont 73% moins de risques de développer une forme grave de COVID-19 en comparaison avec le reste des participants. Les « pesco-végétariens » (végétariens qui mangent du poisson) ont vu leur risque réduit de 59% quant à une évolution grave de la maladie.

Les personnes avec une alimentation pauvre en glucides et riche en protéines présentaient un risque accru de 48% de contracter une forme grave de la maladie. Les personnes avec une alimentation à base de produits végétaux présentent un risque quatre fois moindre de contracter une forme grave de la maladie en comparaison avec les personnes ayant une alimentation riche en protéines et pauvre en glucides.

Il convient toutefois de préciser que « à base de produits végétaux » ne signifie pas végane ou végétarien. Le groupe de participants avec une alimentation à base de plantes ou pesco-végétarienne se distinguait toutefois par une consommation nettement plus élevée de fruits, de légumes et de légumineuses et nettement moindre de poulet et de viande rouge ou transformée en comparaison avec le reste des participants.

Le débat porte sur la définition des différents termes utilisés :

«[...] the definition of certain dietary patterns (eg, plant-based diets, pescatarian diets, low carbohydrate, high protein diet) may vary by countries.» 

Ainsi, le groupe de participants ayant une alimentation à base de produits végétaux, végétarienne ou pesco-végétarienne comprenait des personnes qui consommaient également des produits d'origine animale, comme les œufs, les produits laitiers voire la viande et le poisson.

L'étude présente en outre un autre point faible, à savoir que les soignants ayant contracté une forme grave de la maladie n'ont pas pu participer à l'enquête. Les conclusions de l'étude pourraient s'en trouver faussées puisque la proportion de participants ayant contracté une forme peu sévère de la maladie était plus élevée que celle des participants avec une évolution peu favorable de la maladie.

Les enseignements tirés de l'étude montrent néanmoins qu'une alimentation riche en fruits, en légumes et en légumineuses et pauvre en produits d'origine animale, dont notamment le poulet et la viande rouge ou transformée, a un impact positif sur l'évolution de la maladie due au SARS-CoV-2.

Ces résultats sont-ils surprenants ?

Les résultats de l'étude n'ont rien de surprenant si l'on considère que l'Office fédéral de la santé publique a désigné l'hypertension artérielle, le diabète, les maladies cardio-vasculaires et l'obésité comme des facteurs à risque dans le contexte d'une évolution grave de la COVID-19. Or, toutes ces maladies sont fortement induites par la consommation de produits d'origine animale. 

L'étude « Coronavirus Disease (COVID-19–SARS-CoV-2) and Nutrition: Is Infection in Italy Suggesting a Connection? » publiée en mai 2020 laissait déjà entendre qu'une alimentation saine pouvait avoir une influence positive sur l'évolution de la COVID-19. Cette étude considérait comme saine toute alimentation basée sur des produits végétaux riche en fruits et légumes, soja, noix, antioxydants et acides gras oméga-3, mais pauvre en graisses saturées et trans, en protéines animales et en sucre domestique.

L'étude récapitulative « COVID-19: Role of Nutrition and Supplementation » publiée en mars 2021 en arrivait, quant à elle, à la conclusion suivante :

Compte tenu des données récoltées dans le cadre de la présente étude, il faudrait recommander au public de renoncer à consommer des aliments ayant une teneur élevée en graisses saturées et en sucre et d'augmenter les quantités de fibres et de produits complets et ayant une teneur en graisses non saturées et en antioxydants plus élevée, ce afin de soutenir la protection immunitaire.

L'alimentation végane répond parfaitement à cette injonction pour autant qu'elle soit saine et équilibrée.