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Fourrure

350 tonnes de fourrures sont importées chaque année en Suisse, ce qui correspond à l'abattage d'environ 1,5 million d'animaux.

D'où vient la fourrure ?

Il existe deux formes de production de fourrure : La majorité – 85 % – provient de l'élevage. Les 15% restants proviennent de la chasse au collet.

Élevage

En 2010, on a élevé plus de 50 millions d'animaux à fourrure. Les lieux de production de fourrure les plus importants sont la Chine, le Danemark, la Russie et la Finlande.1 A l’étranger, il n’existe toutefois que des directives (UE) ou des standards pour l’élevage d’animaux à fourrure. En Chine, il n’y a pas de réglementations juridiques quant à l’élevage des animaux à fourrure ; de fait, l’élevage industriel en cages y est particulièrement cruel. Paradoxalement, les éleveurs des animaux à fourrure s'appellent « paysans fourruriers » en essayant de transmettre une image idyllique de leur business. L'élevage en cage de ces animaux (qui par leur nature éviteraient le contact avec les hommes) qui souffrent de manière atroce ne peut pas être comparé à celui des « animaux de rente ». 

Chasse au collet

Même si ces animaux ont vécu en liberté avant d'être chassés, leur mort dans le piège est d'autant plus atroce. Des millions d'animaux crêvent chaque année dans des pièges à mâchoires ou des collets. Les animaux ne meurent pas sur le champ, souvent ils doivent agoniser pendant des jours avant d'être « soulagés ». L'abattage le plus fréquent, c'est de les assommer pour ne pas abîmer leur fourrure précieuse par des trous de projectile. Aux Etats-Unis et la Communauté des Etats indépendants il est encore coûtume de chasser à l'aide de pièges à mâchoires. Cette méthode est interdite en Europe. En essayant de se libérer du piège, il arrive souvent que les animaux s'arrachent leur patte coincée, ce qui fait qu'avec leurs graves blessures, ils ont peu de chance de survivre par la suite. Jusqu'à 75% des animaux emprisonnés dans les pièges à mâchoires sont des « mauvaises proies », c'est-à-dire des animaux inutiles à la production de fourrure. Ces animaux - dont grand nombre d'animaux domestiques - sont tout simplement jetés.

 

Bien-être des animaux

En Suisse, l’élevage industriel en cages n’est pas interdit pour les animaux de fourrure. Sur le plan économique, cet élevage est cependant inintéressant, vu les directives importantes pour l’élevage (plus conforme aux besoins des espèces).Il n'y a pas d'élevage de fourrure en Suisse. Un grand nombre d’animaux vivent dans d’étroites cages sales, sur des grilles en métal. Afin d’éviter des dégâts de la fourrure, il est fréquent qu’on les dépiaute, gaze ou pende à vif, ou qu’on les tue par électrocution avec des pinces dans la bouche et dans l’anus. 

Écologie

Après avoir abattu l'animal, on traite sa peau avec des produits chimiques toxiques tels que l'acide sulfurique, le chlorure d'ammonium ou des acétate de plomb afin d'éviter la décomposition ou la moisissure de la peau. La fabrication d'un manteau de fourrure d'animaux nécessite 20 fois plus d'énergie que la production d'un manteau de fourrure synthétique. En somme, ce qui constitue le bilan écologique déficient de la fourrure d'animaux, c'est aussi le transport de la nourriture pour les élevages, l'électricité des bâtiments et des appareils d'abattage, la pollution par les déchets, l'emploi de pesticides, de vaccins et d'antibiotiques ainsi que le transport des cadavres.

D'après une étude de l'institut indépendant de recherches et de développement néerlandais CE Delft, le bilan écologique d'un manteau de fourrure d'animaux est nettement inférieur à celui d'un manteau de fourrure synthétique. De fait, la fabrication d'un manteau de fourrure d'animaux dégage 300 kg de CO2 - contre 50 kg CO2 pour un manteau synthétique.2

 

Alternatives

Ce qu'on appelle Fake Fur, c'est une fourrure qui a un aspect très authentique, mais qui est fabriquée à base de matière synthétique ou de coton.

Comment distinguer le Fake Fur de la vraie fourrure :

  • Prix : Le prix n'est souvent plus révélateur. Or il y a néanmoins quelques différences notables pour distinguer la vraie fourrure de la fourrure synthétique. Voici comment les détecter :
  • Souffler : En soufflant légèrement sur la fourrure, les poils de la fourrure animale s'inclinent de côté. On peut alors constater la fine laine inférieure légèrement crêpue. Au contraire, les poils synthétiques sont plus raides et moins souples et, par le chargement électrostatique, plus adhésifs à la saisie.
  • Tirer : La fourrure animale est transformée avec la peau animale. Le cuir étant visible si on écarte les poils, il s'agit d'une vraie fourrure. A la place de la peau (cuir), on verra une couche textile lors qu'il s'agit de fourrure synthétique.
  • Allumer : Pour la marchandise acquise, il est possible d'en arracher quelques poils pour les allumer. Les poils de la fourrure animale dégagent la même odeur que les cheveux (de corne), alors que le poil synthétique fondra comme du plastique et sentira le plastique.

 

Déclaration des fourrures

Pour la vraie fourrure, conformément aux directives européennes de la déclaration textile, on devrait trouver une notice sur l'étiquette du vêtement : « Contient des parties non textiles d'origine animale ». Cet indice vaut également pour tous les produits munis de patchs en cuir ou de boutons en corne, ou des produits contenant des plumes. Pour le consommateur, une certitude univoque concernant le matériel du vêtement est très difficile. Ce qui est d'ailleurs scandaleux, c'est que les parkas ou les chapeaux en fourrure animale sont souvent mal ou pas déclarés.

Les fourrures et les produits de la pelleterie vendus en Suisse doivent être étiquetés de manière bien visible et facilement lisible, afin que les consommateurs disposent de toutes les informations nécessaires pour faire leur choix. Une déclaration des fourrures est correcte et complète si elle indique « fourrure véritable » et mentionne l’espèce animale, le nom scientifique, le pays de provenance ainsi que la méthode de production de la peau (chasse et élevage). Depuis l’entrée en vigueur en 2013 de l'ordonnance sur la déclaration des fourrures et des produits de la pelleterie (ODFourr), tous les acteurs du marché qui commercialisent des fourrures et des produits de la pelleterie en Suisse doivent faire figurer ces informations.  L’ordonnance ne concerne pas l’importation mais seulement le commerce en Suisse, y compris les boutiques de seconde main.3 Malheureusement, l'étiquetage des produits contenant de la fourrure est souvent incomplet, erroné voire totalement absent. C'est ce que révèlent les contrôles annuels effectués par l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires.