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13.02.2025 | Amandine

Dans le monde de la technologie alimentaire, les innovations arrivent à la chaîne – mais il est rare qu'une seule d'entre elles modifie aussi profondément notre conception de la viande, de l’éthique et de la durabilité que la viande cultivée. Le 21 janvier 2025, Swissveg a introduit le C-Label, le premier système de certification indépendant du monde pour les produits issus de l'agriculture cellulaire. Une première qui a de quoi réjouir non seulement les défenseurs des animaux, mais aussi les personnes soucieuses de l’environnement et de la santé.

Pourquoi le C-Label est-il un jalon important ? Parce qu’il fait le pont entre valeurs éthiques et innovation technologique. Il permet aux gens de manger de la viande sans tuer d’animaux ni dégrader massivement l’environnement. Le message à retenir est : l’innovation peut être respectueuse des animaux.

La viande cultivée, une vraie alternative ?

Beispiel wie eine Packung kultiviertes Fleisch künftig aussehen könnte.De nombreuses personnes souhaitent réduire la souffrance animale, mais ne sont pas prêtes à renoncer à la viande. C’est là que la viande cultivée entre en jeu : il s’agit vraiment de viande, mais sans abattage. Ces produits s’adressent avant tout à la population générale non végétarienne, qui souhaite continuer à manger de la viande. Les personnes végétariennes et végétaliennes disposent déjà de toutes sortes d’alternatives à base de plantes, qui deviennent par ailleurs de plus en plus qualitatives.

Mais qu’entend-on par viande « cultivée » ? Plutôt que d’abattre un animal, l’idée est de prélever des cellules – généralement par le biais d’une biopsie inoffensive, ou encore à partir de plumes tombées ou d’une coquille d'œuf. Ces cellules se développent ensuite en fibres musculaires dans un bioréacteur, sans aucune souffrance pour l’animal. C’est une vision d’avenir qui devient déjà réalité.

Pourquoi un label à part entière ?

Depuis des dizaines d’années, le V-Label de Swissveg certifie les produits végétariens et végétaliens. Mais à quelle catégorie appartient la viande cultivée ? Elle ne peut pas être considérée comme un produit végétarien ou végétalien, puisqu’elle est fabriquée à partir de cellules animales. Néanmoins, elle incarne plusieurs des valeurs centrales du mouvement animaliste : elle permet de sauver des animaux, elle est plus durable que la viande conventionnelle et elle offre une réelle alternative à l’élevage intensif.

Pour pouvoir faire confiance à cette nouvelle technologie, les consommateurs ont besoin de normes claires et de transparence. C’est exactement ce que propose le C-Label. Il garantit que la viande cultivée est produite dans le respect de normes éthiques et technologiques strictes et offre un point de repère aux consommateurs conscients.

Des critères stricts pour un avenir meilleur

Les entreprises désireuses d’obtenir une certification C-Label doivent répondre à des critères rigoureux :

  • Milieux de culture d’origine non animale : le C-Label exclut tout milieu de culture cellulaire d’origine animale.
  • Protection des animaux : toutes les interventions et procédures, en particulier les procédures invasives telles que les biopsies, doivent être reconnues comme nécessaires et être aussi indolores et aussi peu stressantes que possible pour les animaux. Aucun animal ne doit être tué dans ou pour l’ensemble du processus d’approvisionnement et de fabrication.
  • Sans organismes génétiquement modifiés (OGM) : selon la réglementation en vigueur, les produits portant le C-Label ne contiennent pas d’OGM (des OGM peuvent être utilisés dans le processus, mais ils ne sont pas présents dans le produit final).
  • Sans antibiotiques : le recours aux antibiotiques n’est pas nécessaire pour la fabrication des produits certifiés C-Label. Par conséquent, le produit final est également exempt d’antibiotiques.
  • Sans agents pathogènes : les composantes cultivées des produits C-Label sont issues d’un processus de production dépourvu d’agents pathogènes (tels que salmonelles, E. coli, etc.) et sont donc elles-mêmes exemptes de tels agents pathogènes.
  • Sans métaux lourds et sans plastique : les produits C-Label ne contiennent pratiquement pas de métaux lourds ni de matières plastiques.
  • Prélèvement des cellules : lorsque des cellules sont prélevées sur un animal vivant, cette opération doit être aussi indolore et aussi peu stressante que possible pour l’animal. Le nombre de cellules prélevées est le moins élevé possible et chaque prélèvement doit être dûment justifié.
  • Utilisation des cellules : le C-Label encourage, dans la mesure du possible, les technologies qui n’ont pas recours aux animaux et évite les procédures nécessitant de prélever constamment des cellules. À l’heure actuelle, seules les cellules immortalisées sont autorisées, ce qui minimise les nouveaux prélèvements puisque ces cellules ne vieillissent pas.

Ces critères garantissent que les produits portant le C-Label constituent une option durable, sûre et éthique.

Du scepticisme à l’acceptation

Les plus grands défis pour la viande cultivée résident non seulement dans la technologie, mais aussi dans la perception du public. En effet, les consommateurs sont nombreux à se montrer sceptiques à ce sujet, ne serait-ce que par ignorance ou par habitude. Pour y remédier, le C-Label compte faire un travail d’information et inciter les producteurs à travailler de manière éthique.

Ne l’oublions pas : au début, les alternatives végétales aux produits laitiers aussi faisaient l’objet de moqueries. Aujourd’hui, on trouve du lait d’avoine, d’amande, etc. dans tous les supermarchés. Il pourrait en être de même avec la viande cultivée.

Le C-Label a pour objectif d’accélérer ce processus. Il vise à instaurer la confiance et à montrer, en toute transparence, que la viande cultivée est une alternative réaliste et éthique – en particulier pour les personnes qui, par habitude ou pour des raisons sociales, ne veulent pas renoncer à la viande.

Le C-Label, vecteur de changement pour l’industrie alimentaire

Le tout premier producteur certifié est Meatly, une entreprise qui s'engage à développer des alternatives carnées durables et respectueuses des animaux. En collaborant avec des précurseurs tels que Meatly, le C-Label franchit une étape fondamentale pour créer un monde dans lequel la consommation de viande sans souffrance animale est possible.

À terme, le C-Label ne certifiera pas que la viande cultivée, mais aussi d’autres produits à base de cellules tels que le cuir. Les possibilités sont infinies – et elles peuvent révolutionner la manière dont nous produisons et consommons nos aliments.

Conclusion : le changement est en marche

L’élevage industriel est l’un des plus grands problèmes éthiques et écologiques de notre époque. Nous sommes nombreux à avoir conscience que de meilleures solutions doivent être trouvées, mais les normes sociales et les intérêts économiques freinent le changement. La viande cultivée pourrait bien faire office de passerelle pour aider les gens à faire des choix plus respectueux des animaux sans pour autant devoir renoncer à leurs habitudes.

Avec le C-Label, Swissveg donne un visage à ce changement. Synonyme de transparence, d’éthique et d’avenir. Les prochaines années nous montreront à quelle vitesse cette aspiration peut faire son chemin dans la société.

Nous aspirons à un monde où la viande cultivée prendrait le pas sur son homologue conventionnelle cruelle et finirait par la remplacer totalement. Un monde où l’on regarderait avec incrédulité l’époque où l’élevage intensif était considéré comme normal. Le chemin est encore long mais nous le parcourons avec vigilance, persévérance et espoir.

L’avenir commence maintenant, et le C-Label ouvre la voie.

 

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