En Suisse, presque tout le monde connaît la « Protection des Animaux ». Fondé en 1861, l’association a plus de 30 employés à l’heure actuelle.
Seules les organisations protectrices des animaux peuvent adhérer à la PSA. La PSA est représentée par sections dans pratiquement tous les cantons de Suisse. Par son travail conservatoire de protection animale, la PSA peut prendre une grande influence sur le plan politique ainsi que dans les médias.
Financement et organisation
Les délégués de la section représentent l’organe supérieur de la PSA. Ils élisent le comité central et décrètent le président. La section est autonome au sein de la direction de l’association. Les sections de la PSA cotisent 1 franc suisse par membre associé. En outre, une grande partie des recettes se constitue de donations et de legs. La PSA ne bénéficie pas de subventions de l’État. Son nom de « Protection des Animaux » garantit à la PSA régulièrement des donations d’autres organisations (relatives à des projets concrets dans la plupart des cas). De fait, la PSA est bien située sur le plan financier.
La PSA et l'alimentation végétarienne
Le président actuel de la PSA, Heinz Lienhard, est végétarien. Cela a également influencé sur l’engagement de la PSA des dernières années. Malgré tout, les événements de la PSA ne sont pas toujours végétariens, ce qui est probablement dû aux sections de la PSA étant loin d’une orientation végétarienne. Nous avons interrogé directement le gérant de la PSA, Hans-Ulrich Huber, à propos de l’attitude de la PSA envers le végétarisme : «Dans grand nombre de ses publications, la PSA a mentionné l’alimentation végétarienne, ses bienfaits pour la santé et son rapport avec la protection des animaux. Son site spécial autour de l’alimentation ‘manger avec du cœur’ (www.essenmitherz.ch) accorde au végétarisme une propre page, et nous sommes également liés à www.swissveg.ch. En outre, notre site pour enfants et adolescents www.krax.ch renseigne sur le sujet.»
Le gérant affirme également un rapport direct entre la protection des animaux et le végétarisme : « Le rapport est évident : Les personnes qui ne mangent pas de viande n’encouragent pas non plus d’attitudes discutables, de transports ou de méthodes d’abattage d’animaux destinés à l’élevage. Cela n’exclut toutefois pas le fait que derrière les œufs et les produits laitiers peuvent se cacher des destins horribles d’animaux, et que rien qu’en Suisse, l’obtention de ces produits nécessite l’abattage annuel d’au moins 2 millions d’animaux. »
Activités de la PSA
Seules 2 parmi les 67 sections de la PSA s’occupent d’animaux de rente. A part les sujets habituels de la protection animale tels que le foie gras, les cuisses de grenouilles, les fourrures etc., le comité de la PSA s’est proposé s’occuper également de sujets en rapport avec les animaux d’élevage. On note cependant que la PSA agit avec beaucoup de réticence : la PSA n’est pas une organisation en tête des exigences de la protection animale. Elle essaie plutôt de réaliser les propos d’une grande majorité de la population dans le domaine de la protection des animaux.
Quelques-uns de ses projets :
Campagnes régulières contre les fourrures et contre les œufs de poules élevées en batterie.
La PSA a lancé la «Interessengemeinschaft für tierschutzkonforme Tiertransporte und Schlachthöfe» (IGTTS),
portée à part la PSA par les représentants de la filière de viande et des abattoirs.
L’organisme de contrôle de la PSA contrôle les conditions d’élevage des animaux chez les éleveurs. Cependant, ce travail est toujours critiqué par d’autres organisations de protection animale, étant donné que la PSA se contente déjà de petites améliorations dans l’élevage, pourtant réalisables sur le plan politique.
La PSA n’a jamais réalisé de campagne propre pour la promotion de l’alimentation végétarienne.
« Manger avec du coeur »
Le site de la PSA «Manger avec du cœur» est dédié au sujet de l’alimentation. On y trouve une page dédiée entièrement au végétarisme : « Sans viande – pas toujours, mais davantage. »
Or le site ne cache pas les désavantages de la consommation de viande sur la santé : « Une consommation modérée de viande a des effets positifs sur votre taille. Vous devez faire un jogging de presque 2 heures afin de brûler les 900 calories d’une seule cuisse de porc. La consommation modérée de viande profite non seulement à nos animaux de rente, mais aussi à votre taille ! Selon des résultats de recherche scientifique, une consommation modérée de viande est meilleure pour votre santé. »
Tout en affirmant que la production d’œufs et de lait nécessite l’abattage de 2 millions d’animaux par an (selon le gérant de la PSA), la PSA recommande justement ces produits comme substituts de la viande. La PSA ne mentionne nulle part la possibilité d’une alimentation végane. Cela correspond bien sûr aussi à l’opinion courante : A l’heure actuelle, il n’est guère contestable qu’on consomme trop de viande, mais qu’une alimentation végétarienne ou végane serait indiquée : De nos jours, on ne peut plus guère nier que nous consommons trop de viande, mais au public, ignore volontiers le fait qu’il serait avantageux d’adopter une alimentation végétarienne ou végane pour des raisons de protection animale. La PSA se propose alors de marcher sur la corde raide : D’un côté, elle est consciente que la consommation de produits d’origine animale a des effets néfastes pour les hommes et les animaux, de l’autre côté, elle ne veut pas non plus perdre le soutien du public et des hommes politiques.
Krax
Sur la page de la protection des animaux-enfants de la PSA, on trouve plusieurs indications à l’alimentation végétarienne. Il est possible que cela soit dû à la personne végane qui a conçu ce projet. Un exemple :
«Si jamais consommer de la viande, stp achète uniquement la viande labellisée […], ce qui permet de promouvoir un élevage plus conforme aux besoins des animaux.
Or tu peux très bien vivre sans viande : un nombre croissant de personnes préfère une alimentation végétarienne ! »
À la question d’un enfant s’il faut être végétarien pour protéger les animaux la PSA ne donne malheureusement pas de réponse assez claire telle que la demanderaient les faits. Ceci est également un aveu aux nombreux donateurs de la PSA qui mangent de la viande : « Chacun doit décider pour lui-même s’il veut manger de la viande ou non. »
Bilan
Malgré quelques bon propos, la plus grande association suisse de protection animale ne recommandera l’alimentation végétarienne qu’avec beaucoup de discrétion et de précaution. On pourra attendre une campagne de la PSA à partir du moment seulement où des associations végétariennes et d’autres organisations courageuses y auront préparé le terrain, et lorsque le nombre de végétariens se sera multiplié. D’autre part, l’exemple de la PSA montre aussi que les personnes végétariennes appartenant à une grande organisation sont malgré tout en mesure de faire bouger les choses à condition qu’ils ne nient pas leur mode de vie.
Protection Suisse des Animaux PSA
Dornacherstrasse 101; Case postale
CH-4018 Bâle
www.tierschutz.com