Aller au contenu principal

ÉCOLOGIE ET ALIMENTATION

Quelles sont les conséquences écologiques de la consommation de viande ?

Extraits de notre brochure Végane pour l’environnement (entièrement mise à jour en 2023/2024). Pour commander la brochure sur papier, cliquez ici.

Table des matières

Consomation de viande  
Utilisation des terres  
Régions de montagne  
Consommation d'eau  
Production de soja
Effet de serre    
Pollution  
Agriculture bio-végane  
Pêche  
Comment agir ?

Production mondiale de viande à la hausse

Malgré la baisse de la consommation de viande dans les nations industrialisées, la consommation globale est en hausse. nous produisons aujourd’hui deux fois plus de viande qu’il y a trente ans ; depuis 1961, la production a même quintuplé.1 En 2021, la consommation mondiale de viande se chiffrait à près de 340 tonnes.2 Et la tendance est à la hausse : on estime que ce chiffre passera à 570 mio. de tonnes d’ici 2050.3

En Suisse, la consommation de viande est relativement stable depuis plusieurs années. En 2021, la consommation moyenne de viande par habitant·e se chiffrait à environ 51 kg (poissons exclus).4 Si la Suisse se situe en dessous de la moyenne des pays industrialisés, elle dépasse tout de même largement la quantité préconisée par le WWF comme étant respectueuse de l’environnement. Celle-ci se situe autour de 15 kg par personne et par an, ce qui représente moins d’un tiers de la valeur actuelle.5 

 

Utilisation des terres

En Suisse, près de 60 % des terres arables disponibles sont actuellement utilisées pour la culture d’aliments pour animaux tels que le maïs, le blé et le soja.6

À cela viennent s’ajouter le fourrage d’importation, qui monopolise plus de 165 000 hectares de terres agricoles à l’étranger, ainsi que la surface sur laquelle vivent les animaux.7 Cette utilisation disproportionnée du terrain montre bien que la consommation suisse de lait, d’œufs et de viande dépasse largement les ressources du pays. À titre d’exemple : sur la surface nécessaire à la production d’un kilo de viande de bœuf, il serait possible de cultiver 400 kg de tomates, 370 kg de pommes de terre ou encore 116 kg de riz.8 La Suisse encourage également la déforestation, car le Brésil reste le principal importateur de soja fourrager dans notre pays.9 Les scientifiques estiment que nous aurons bientôt atteint un point où la forêt tropicale ne pourra plus se régéné-rer et se transformera en savane. Les conséquences pour l’environnement et le climat seraient dévastatrices, car en plus d’abriter une incroyable diversité d’espèces animales et végétales, les forêts tropicales comme l’Amazonie atté-nuent aussi considérablement les effets du changement climatique car elles absorbent des quantités importantes de CO2.10 En savoir plus

 

Consommation de terres par kilogramme de nourriture

 

Régions de montagne

Les montagnes suisses souffrent aussi de l’élevage intensif. À l’heure actuelle, un peu plus d’un tiers de la surface de la Suisse est utilisé à des fins agricoles, en premier lieu pour la culture fourragère. Pour répondre à la demande croissante, la surface exploitée est sans cesse étendue. Même les ré-gions montagneuses font l’objet d’une exploitation de plus en plus soutenue. Ces zones de grande valeur écologique et à la biodiversité très riche sont ainsi mises à rude épreuve : d’une part, la fertilisation, l’irrigation et, à certains endroits, l’utilisation de pesticides constituent une charge importante pour l’écosystème.11 En savoir plus

 

Consommation d'eau

Le manque d’eau touche chaque année deux tiers de la population mondiale, et ce chiffre ne cesse d’augmenter.12 Lorsque l’on parle de consommation d’eau, on pense surtout à l’eau que l’on boit ou à celle que l’on utilise pour se doucher. Mais les quelque 170 litres d’eau consommés directement par les ménages suisses au quotidien ne représentent qu’une part relativement faible de la consommation d’eau totale.13 La majeure partie entre indirectement dans la production alimentaire : en réalité, il faut entre 2000 et 5000 litres d’eau pour couvrir les besoins quotidiens d’une seule personne.14  Dans les faits, l’agriculture absorbe environ 72 % de nos ressources en eau, ce qui en fait le secteur le plus gourmand en eau au monde.15

La production de denrées d’origine animale est en principe bien plus gourmande en eau que celle de denrées végétales, en premier lieu en raison des grandes quantités de fourrage nécessaires. Par exemple, en moyenne mondiale, la production d’un kilo de viande de bœuf nécessite environ 15 400 litres d’eau, contre 287 litres pour un kilo de pommes de terre. Bien entendu, la quantité d’eau requise par les aliments végétaux varie aussi fortement. Les avocats et le lait d’amande, en particulier, sont souvent critiqués à ce titre et utilisés comme argument contre l’alimentation végétalienne. En effet, la production de ces deux aliments est relativement gourmande en eau ; il faut environ 2000 litres d’eau pour cultiver un kilo d’avocats. Un chiffre à relativiser par rapport aux besoins en eau des produits animaux qui pourraient être mangés à la place de l’avocat, par exemple sur une tranche de pain ou en accompagnement d’une salade ou encore d’une assiette de riz : il faut 3330 litres d’eau pour produire un kilo d’œufs, 5000 litres d’eau pour un kilo de beurre et, comme évoqué précédemment, 15 400 litres pour un kilo de viande de bœuf.16

 

Consommation d'eau par kilogramme de nourriture

 

Production de soja

Le soja est un aliment souvent critiqué, notamment parce qu’il est associé à la destruction de la forêt amazonienne. Il est toutefois important de faire la distinction entre le soja cultivé pour l’alimentation animale et le soja destiné à la consommation humaine. En effet, si les produits à base de soja tels que le tofu et le lait de soja peuvent être consommés en toute bonne conscience, la culture du soja pour l’alimentation animale a un impact désastreux sur l’environnement. 

Environ 76 % du soja produit dans le monde est utilisé en guise de fourrage pour la production de viande, d’œufs et de lait.17

Les produits comme le tofu, le lait de soja ou le tempeh représentent moins de 10 % de la production mondiale de soja.18      
Bien que la consommation directe de produits à base de soja soit plus importante chez les personnes végétariennes, la majeure partie de la production de soja est consommée indirectement par les personnes non-végétariennes par le biais des produits animaux. De plus, les produits à base de soja disponibles en Suisse (tofu, lait de soja, etc.) sont le plus souvent issus d’une production européenne sans OGM. Ils ne contribuent donc pas au déboisement des forêts tropicales. 

Le soja cultivé pour l’alimentation animale a un impact colossal sur l’environnement. D’une part en raison des surfaces gigantesques nécessaires à sa production, et d’autre part parce que les régions dans lesquelles il est cultivé sont souvent particulièrement riches en espèces et d’une grande valeur écologique, à l’instar du Cerrado brésilien ou de la forêt tropicale amazonienne. En un demi-siècle, la production mondiale de soja s’est presque multipliée par dix, principalement en raison de la demande croissante d’aliments d’origine animale. Pour y répondre, de vastes zones forestières ont été défrichées, notamment en Amérique du Sud, et des régions de savane ont été transformées en terres arables.19 De nombreuses espèces animales amazoniennes ont ainsi vu leur habitat naturel diminuer de moitié.20 Qui plus est, les forêts tropicales stockent de grandes quantités de carbone. Lorsqu’elles sont déboisées, celui-ci est libéré, ce qui contribue au réchauffement de la planète.

 

Effet de serre

Les produits d’origine animale engendrent par principe plus d’émissions de gaz à effet de serre que les produits végétaux, car ils impliquent une prolongation de la chaîne alimentaire via l’estomac de l’animal, qui se nourrit lui-même de plantes.

Globalement, on estime que jusqu’à 28 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde sont imputables à l’élevage, ce qui en fait un secteur plus polluant que celui des transports.21, 22 En comparaison, le régime végétalien ne produit qu’environ 1/7 des émissions de gaz à effet de serre générées par un régime omnivore moyen.23

L’alimentation est donc un puissant levier dans la lutte contre le réchauffement climatique.

L’élevage de ruminants comme les bovins et les ovins est particulièrement problématique car leur appareil digestif produit du méthane, l’un des gaz qui contribue le plus au réchauffement climatique avec le dioxyde de carbone et les oxydes d’azote. On estime que les émissions de méthane sont responsables d’environ un quart du réchauffement climatique mondial. Cela s’explique notamment par le fait que le méthane a un effet de réchauffement beaucoup plus rapide que celui d’autres gaz comme le CO2. L’élevage est deloin le secteur qui génère le plus de méthane : il produit environ 30 % des émissions à travers le monde et même 60 % des émissions en Suisse.24,  25

Réduire le cheptel mondial serait le moyen le plus efficace de ralentir rapidement la progression du réchauffement climatique.26

Émissions de gaz à effet de serre par régime alimentaire

 

Plutôt bio, régional ou végétal ?

Pour une alimentation plus respectueuse du climat, il est souvent recommandé de privilégier les aliments locaux et biologiques. Bien sûr, il est préférable d’acheter local et bio, mais le mode de production et l’origine ont relativement peu d’influence sur les émissions de gaz à effet de serre. Ce qui compte avant tout, c’est le type d’aliment consommé. En effet, dans le cadre d’un régime omnivore, le bio ne permet qu’une réduction de 10 à 20 % des émissions – alors qu’une alimentation sans viande ou sans produits d’origine animale permet une réduction de 47 à 70 %.27

Il en va de même pour l’origine du produit : dans la plupart des cas, le transport ne génère qu’une fraction des émissions de gaz à effet de serre imputables aux aliments. Pour la viande de bœuf, par exemple, cela correspond généralement à moins de 1 %.28 Comme la production de denrées d’origine animale génère par principe plus de gaz à effet de serre que celle des denrées végétales, ces dernières constituent un meilleur choix. Même la viande locale provoque au moins trois fois plus d’émissions qu’un légume importé par bateau. Bien entendu, dans la mesure du possible, la meilleure option consiste à manger à la fois végétal et local. Mais en cas de doute, mieux vaut s’orienter vers des aliments végétaux plutôt que vers des produits animaux : c’est le moyen le plus efficace d’avoir une alimentation respectueuse de la planète et du climat.  
 

Pollution

Un autre problème de l’agriculture basée sur l’élevage intensif est la détérioration de l’environnement par le lisier utilisé comme engrais. Le lisier contient entre autres un composé azoté, l’ammoniac, ainsi que du phosphore, qui sont des fertilisants pour les plantes. Ces deux substances sont présentes dans l’environnement, mais toute intervention dans l’équilibre de leur concentration naturelle est nocive à la fois pour l’être humain et pour la nature. L’élevage industriel produit plus de lisier au même endroit que la terre ne peut en absorber, ce qui entraîne une surfertilisation et un excédent de nutriments dans les sols.  
En Suisse, les excédents de nutriments dus à la surfertilisation, sous forme de dépôts d’azote et de phosphore, posent problème depuis des années. Selon la Confédération, environ deux tiers des dépôts azotés dans les écosystèmes sensibles sont aujourd’hui dus aux émissions d’ammoniac provenant de l’agriculture, contre un tiers imputable aux processus de combustion (moteurs, chauffages).29 Près de 90 % de ces émissions d’ammoniac d’origine agricole sont dues à l’élevage d’animaux « de rente ».30 Pas moins de 42 000 tonnes d’ammoniac, soit 70 % de plus que les objectifs environnementaux fixés pour l’agriculture, sont ainsi produites chaque année et se transforment en nitrates dans le sol. Les nitrates qui ne peuvent pas être absorbés par les plantes se ré-pandent dans l’air, le sol et l’eau, ce qui entraîne de graves consé-quences pour l’environnement et l’être humain.31 En savoir plus  
 

Pollution de l’air : particules fines

Peu de gens savent que l’élevage intensif contribue de manière significative à la pollution de l’air par les particules fines. Celles-ci se composent de poussières microscopiques de différents types, provenant par exemple de l’érosion du sol ou de l’usure des freins et des pneus, ainsi que d’oxydes d’azote et d’ammoniac, qui réagissent avec d’autres polluants atmosphériques pour former des particules fines. L’élevage est très polluant pour l’air, notamment en raison des importantes émissions d’ammoniac dues aux excréments des animaux et au fumier utilisé comme engrais. L’inhalation de particules fines est si nocive pour les voies respiratoires que la pollution de l’air est aujourd’hui considérée comme le plus grand risque environnemental pour la santé. Selon une étude, aux États-Unis, près de 16 000 décès par an sont imputables à la pollution de l’air par les particules fines générées par l’agriculture, autrement dit par la production de denrées d’origine animale et de fourrage. D’après les auteur·ice·s de l’étude, une alimentation davantage axée sur le végétal permettrait d’éviter jusqu’à 83 % de ces décès.32 En Suisse aussi, environ 2300 personnes sont décédées prématuré-ment en 2018 en raison de la pollution par les particules fines, à laquelle l’agriculture animale contribue une fois encore de manière déterminante.33

Pollution des sols : hyperacidification et menace sur la biodiversité

En plus de la pollution atmosphérique, la surfertilisation provoque un déclin de la biodiversité dans les écosystèmes les plus divers. Les excédents d’azote perturbent l’équilibre naturel du sol et participent ainsi à son acidification. Cela a des conséquences lourdes, car toutes les plantes ne sont pas capables de proliférer dans les sols particulièrement riches en nutriments. De fait, dans les régions surfertilisées, un petit nombre d’espèces friandes d’azote, comme les orties ou les pissenlits, dominent et évincent celles qui préfèrent les sols pauvres.  
En quelques années, la surfertilisation transforme ainsi les prairies multicolores riches en espèces en prairies vertes et grasses, qui fournissent certes beaucoup de foin et sont donc idéales pour l’élevage, mais qui n’hébergent que peu d’espèces végétales.   
Ce phénomène ne touche pas que les prairies : désormais, même les forêts qui ne sont pas directement fertilisées, les landes alpines ainsi que les hauts et bas-marais, présentent une teneur en azote plus élevée.34 L’ammoniac se propageant dans l’air, même les zones éloignées sont indirectement fertilisées.     
 

Pollution de l’eau

Les composés azotés contenus dans les engrais ont également de graves conséquences sur les cours d’eau et les nappes phréatiques : l’ammoniac ainsi que les nitrates et les nitrites qui en résultent sont toxiques pour les poissons et peuvent entraîner leur mort directe en cas de concentration trop élevée dans les eaux. Dans les eaux stagnantes comme les lacs, une teneur élevée en nitrates se traduit en outre par une forte croissance des algues, ce qui prive l’eau d’oxygène et provoque la mort d’innombrables poissons et autres petits animaux.35 Aujourd’hui, 60 % des lacs suisses manquent d’oxygène à cause de la surfertilisation. Les petits plans d’eau comme le lac de Baldegg ou le lac de Sempach, situés dans des régions dédiées à l’élevage intensif, sont même oxygénés artificiellement depuis des années.36 Sans cela, ils ne pourraient plus supporter la forte pollution de leurs écosystèmes : avant d’être placés sous respirateur artificiel, ces deux lacs avaient vu leur population de poissons diminuer drastiquement.37     
Les nitrates et les nitrites sont aussi des substances potentiellement cancérigènes pour l’être humain et ne devraient donc pas dépasser un certain seuil dans l’eau potable. Pourtant, dans 15 % des stations de mesure suisses, la teneur en nitrates dans les eaux souterraines dépasse la valeur limite fixée. Et dans les lieux à vocation agricole, ce taux atteint même 50 %.38 

La surfertilisation engendrée par l’élevage industriel représente donc une lourde charge pour les nappes phréatiques et pour notre eau potable. En plus de mettre en danger des espèces et des écosystèmes entiers sur terre et dans l’eau, elle nuit aussi gravement à la santé humaine – et pas seulement en Suisse. En Grande-Bretagne, le secteur de l’élevage a provoqué la contamination de 300 rivières et la mort de milliers de poissons en 2022.39 Aux États-Unis, l’élevage est reconnu comme principale cause de la pollution croissante des eaux dans de nombreux endroits.40 En outre, une étude de Greenpeace a révélé la présence de résidus de pesticides et, dans bien des cas, d’antibiotiques dans chacun des 29 cours d’eau examinés à proximité de grandes fermes européennes.41 L’utilisation d’antibiotiques dans l’élevage favorise l’émergence de résistances aux antibiotiques chez l’être humain. Les médicaments perdent alors leur efficacité, ce qui peut transformer des infections faciles à traiter en maladies mortelles.  

 

Agriculture bio-végane

L’agriculture bio-végane offre un contre-modèle à la production agricole actuelle. Comme son nom l’indique, l’agriculture végane ne produit pas d’aliments d’origine animale et n’utilise pas non plus d’engrais d’origine animale. Lorsqu’elle est pratiquée conformé-ment aux normes bio (c’est-à-dire sans engrais minéraux artificiels), on parle d’agriculture bio-végane. De plus en plus nombreuses, les exploitations de ce type sont particulièrement respectueuses du climat, de l’environnement et des animaux. Afin d’optimiser l’approvisionnement du sol en éléments nutritifs, le mode de production bio-végane met l’accent sur un cycle végétal fermé avec une rotation des cultures adaptée au site. Les légumineuses, notamment, revêtent une grande importance dans ce contexte, car elles peuvent fixer l’azote de l’air et le stocker dans le sol pour les cultures suivantes, ce qui permet de minimiser les pertes d’azote. Outre la plantation de cultures alternées, les cultures mixtes ont également un effet positif sur la qualité du sol et sont souvent pratiquées dans l’agriculture bio-végane. En plus de cultiver des plantes de manière ciblée, on utilise par exemple du compost et du paillis à base de plantes pour améliorer la qualité du sol. Cela permet également d’augmenter la teneur en humus du sol, ce qui est bénéfique pour sa fertilité.

Selon les Nations Unies, l’agriculture bio-végane présente un potentiel considérable pour réduire l’impact climatique et la consommation de ressources de l’élevage ainsi que pour améliorer la gestion des terres.42,43


L’agriculture bio-végane peut aussi s’avérer bénéfique pour les sols desséchés et stériles (qui sont le résultat de l’importante consommation d’eau, des monocultures et de la déforestation propres à l’élevage), auxquels elle permet une régénération progressive. En savoir plus  
 

Pêche

Les poissons sont souvent présentés comme une alternative plus saine et plus durable que la viande. De ce fait, la consommation de poisson et de « fruits de mer » a fortement augmenté dans le monde entier. C’est également le cas en Suisse : au cours des 25 dernières années, la consommation de poisson a plus que doublé, atteignant aujourd’hui près de 9 kg par an et par personne.44 Dans ce domaine, notre dépendance vis-à-vis de l’étranger est plus grande que dans tout autre secteur alimentaire : plus de 97 % des poissons et des « fruits de mer » consommés en Suisse sont importés, les poissons d’eau douce indigènes ne représentant qu’une part infime du marché.45 Cette forte demande exerce une pression énorme sur les mers, mais dans le pays enclavé qu’est la Suisse, il est facile d’en ignorer les conséquences. Dans les régions d’origine du saumon, des crevettes, du thon, du pangasius et autres, notre consommation de poisson contribue pourtant à une pollution catastrophique, à la surpêche et à la perte de biodiversité.

Surpêche

Pour répondre à la demande croissante de poisson, la pêche s’intensifie dans le monde entier. En conséquence, une grande partie des « stocks » de poissons propres à la consommation dans les mers sont surexploités, c’est-à-dire que le nombre de poissons capturés est constamment supérieur au nombre de poissons supplémentaires issus de la reproduction ou des migrations. Cela signifie que la population de poissons ne peut pas se reconstituer et qu’elle ne cesse de diminuer. 

D’une zone à l’autre, on estime que la surexploitation touche entre 30 % et plus de 90 % des populations de poissons.   

Ce déclin des « stocks » de poissons donne souvent lieu à un cercle vicieux : au lieu de laisser aux écosystèmes le temps de se rétablir, on pêche encore plus et de manière plus intensive afin d’augmenter les prises. Résultat : de nombreuses espèces de poissons sont menacées d’extinction, dont plusieurs espèces de thon, un poisson dont la chair est très appréciée. Des espèces marines comme les requins, les raies ou les espadons, qui ne sont généralement pas la cible principale de la pêche, sont également classées comme menacées. Tout comme les dauphins et les tortues, par exemple, ces animaux sont pris au piège et périssent accidentellement dans les kilomètres de filets déployés par les acteurs de la pêche industrielle.46

Afin de maximiser les quotas de pêche malgré la diminution des stocks de poissons, des méthodes de pêche de plus en plus extrêmes sont employées. Celles-ci pèsent lourdement sur l’ensemble de’écosystème marin. Une méthode de pêche particulièrement destructrice est l’utilisation de ce que l’on appelle les chaluts de fond. Il s’agit de filets tirés sur le fond marin et qui emportent tout sur leur passage, n’épargnant ni les animaux marins ni les récifs coralliens. Cette méthode perturbe l’équilibre naturel des fonds marins et contamine le plancton avec des polluants aquatiques, qui se retrouvent ensuite dans la chaîne alimentaire marine et qui finissent donc par être ingérés par l’être humain.

Le bilan carbone de la pêche au chalut est également catastrophique. Nos océans sont de gigantesques réservoirs de carbone : on estime qu’ils ont absorbé un bon tiers du CO2 généré par les activités humaines au cours des cinquante dernières années.47 Or, en soulevant les sédiments du fond de l’océan, le chalutage libère le CO2 capturé, contribuant ainsi à l’acidification des océans et mettant en danger la vie marine. Des études estiment que la pêche au chalut libère chaque année plus de CO2 que l’aviation mondiale.48

Une autre méthode de pêche hautement destructrice est l’utilisation, encore courante à certains endroits, de charges explosives jetées dans l’eau pour tuer les poissons et les prélever directement des océans.

La pêche industrielle étant souvent pratiquée dans des régions où le poisson constitue la base de l’alimentation et de la subsistance de la population locale, elle engendre en outre de graves problèmes sociaux en plus de ses conséquences écologiques. L’aquaculture constitue-t-elle une alternative ? Voir notre article de blog à ce sujet.

« Une espèce de poisson d’eau douce sur trois est menacée d’extinction. Aujourd’hui déjà, 80 espèces de poisson d’eau douce ont été déclarées éteintes, dont 16 rien qu’en 2020. »49

       WWF Allemagne

 

La surpêche en chiffres

 

Pollution plastique des océans

Peu de gens font le lien entre la pêche et la pollution plastique des océans. Rien de surprenant à cela, car les médias présentent généralement les sacs en plastique, les pailles et les gobelets à emporter comme les principaux coupables. Pourtant, au moins un tiers des déchets plastiques en mer proviennent de la pêche.50 Dans de nombreux endroits, les accessoires de pêche tels que les cordages échappés, les filets ou les bâches jetés à la mer, tous composés en grande partie de plastique, constituent même la majeure partie des dé-chets plastiques. À titre d’exemple, le Great Pacific Garbage Patch, une gigantesque île de déchets située au nord de l’océan Pacifique, se compose d’au moins 75 % de déchets issus de la pêche.51     
L’extrême pollution plastique des océans est catastrophique pour l’environnement et pour les animaux. Chaque année, quelque 100 000 animaux marins comme des baleines, des dauphins, des phoques et des tortues sont tués ou blessés par des filets de pêche flottants.52 Pratiquement tous les oiseaux de mer mangent régulièrement du plastique, et chaque année, environ un million d’entre eux en meurent. Ainsi, on trouve des morceaux de plastique dans le ventre de presque tous les albatros retrouvés morts à Hawaï.53 Cependant, ce ne sont pas seulement les gros morceaux de plastique qui posent problème, mais aussi les tout petits débris qui se détachent des grands. Ces particules, connues sous le nom de microplastiques, se répandent partout dans l’eau, passant des mers aux rivières pour se retrouver dans les sols. Des particules de plastique ont même été détectées dans l’atmosphère, sur le mont Everest et dans l’Arctique ainsi que dans le sang humain.54, 55 Tous les animaux marins étudiés jusqu’à présent, du plancton et des poissons jusqu’aux grands mammifères, présentaient également des microplastiques dans leur corps.56, 57 En l’absence d’études au long cours, on ignore encore quelles seront les répercussions de l’ingestion de particules de plastique sur les êtres humains et les animaux.

 

Comment agir ?

Accélération du dérèglement climatique, érosion de la biodiversité, gaspillage et pollution de l’eau et des terres : les aliments d’origine animale ont un impact considérable sur la planète et sur ses habitants, humains ou non. Pour y remédier, des changements importants doivent être apportés à tous les niveaux de notre société. En adoptant une alimentation végétale, nous pouvons, même à titre individuel, contribuer à protéger notre faune et notre espace vital commun, car les denrées végétales sont généralement plus économes en ressources. Opter pour une alimentation à base de plantes est le moyen le plus efficace de protéger le climat et l’environnement.58 Faites-en l’expérience ! Dans notre brochure « Pourquoi et comment devenir végane ? », vous trouverez des conseils et des informations pratiques pour un démarrage en douceur.

 

  1. Organization for Economic Cooperation and Development OECD & Food and Agriculture Organization of the United Nations FAO. (2022). Agricultural Outlook 2022-2031. doi.org/10.1787/f1b0b29c-en
  2. Food and Agriculture Organization of the United Nations FAO. (s. d.). Crops and livestock products. www.fao.org/faostat/en/#data/QCL
  3. The World Counts. (s. d.). World Consumption of Meat. www.theworldcounts.com/challenges/consumption/foods-and-beverages/world-consumption-of-meat
  4. Proviande. (2021). Le marché de la viande 2021. www.proviande.ch/fr/le-marche-de-la-viande-en-chiffres
  5. WEMF AG für Werbemedienforschung. (2022). Nachhaltigkeitsreport. www.wemf.ch/de/reports
  6. Office fédéral de l’agriculture OFAG. (s. d.). Rapport agricole 2022 : Utilisation des surfaces. www.agrarbericht.ch/fr/production/production-vegetale/utilisation-des-surfaces
  7. Baur, P. & Krayer, P. (2021). Schweizer Futtermittelimporte – Entwicklung, Hintergründe, Folgen. Forschungsprojekt im Auftrag von Greenpeace Schweiz. Wädenswil: ZHAW. doi.org/10.21256/zhaw-2400
  8. Poore, J. & Nemecek, T. (2018). Reducing food’s environmental impacts through producers and consumers. Science, 360(6392), 987–992. doi.org/10.1126/science.aaq0216
  9. Office fédéral de l’agriculture OFAG. (s. d.). Rapport agricole 2022 : Utilisation des surfaces. www.agrarbericht.ch/fr/production/production-vegetale/utilisation-des-surfaces
  10. Noon, M., Goldstein, A., Ledezma, J. C., Roehrdanz, P. R., Cook-Patton, S. C., Spawn, S. A., Wright, T. M., González-Roglich, M., Hole, D. J., Rockström, J. & Turner, W. R. (2021b). Mapping the irrecoverable carbon in Earth’s ecosystems. Nature Sustainability, 5(1), 37–46. doi.org/10.1038/s41893-021-00803-6
  11. Lupi, M. (2022, 9 février). Gehört die Landwirtschaft in Schweizer Bergregionen bald zum alten Eisen? Eat Grow Change ZHAW. www.blog.zhaw.ch/eat-grow-change/2022/02/09/gehort-die-landwirtschaft-in-schweizer-bergregionen-bald-zum-alten-eisen
  12. Mekonnen, M. M. & Hoekstra, A. Y. (2016). Four billion people facing severe water scarcity. Science Advances 2(2). www.science.org/doi/10.1126/sciadv.1500323
  13. Buschor, J. & Leisibach, F. (s. d.). Warum jeder Schweizer täglich 4200 Liter Wasser verbraucht. Nachhaltig leben. www.nachhaltigleben.ch/wohnen/wasserverbrauch-in-der-schweiz-1301
  14. Gruere, G. & Shigemitsu, M. (2021, 22 mars). Water: Key to Food Systems Sustainability. www.oecd.org/agriculture/water-food-systems-sustainability
  15. ONU-Eau (2021, 24 février). Résumé de la mise à jour des progrès 2021 : ODD 6 — eau et assainissement pour tous. www.unwater.org/publications/summary-progress-update-2021-sdg-6-water-and-sanitation-all
  16. Lebensmittellexikon. (o. D.). Virtuelles Wasser in Lebensmitteln. www.lebensmittellexikon.de/v0001020.php
  17. WWF Deutschland. (2022, 23 août). Soja - die Nachfrage steigt. www.wwf.de/themen-projekte/landwirtschaft/produkte-aus-der-landwirtschaft/soja
  18. Ritchie, H. & Roser, M. (s. d.). Soy. www.ourworldindata.org/soy
  19. WWF Deutschland. ( s. d.). Viehzucht und Sojaanbau befeuern Artensterben: Ergebnisse einer neuen WWF-Studie. www.wwf.de/themen-projekte/projektregionen/amazonien/wahlen-in-brasilien/amazonas-studie-viehzucht-und-sojaanbau-befeuern-artensterben
  20. Twine, R. (2021). Emissions from Animal Agriculture – 16.5% Is the New Minimum Figure. Sustainability, 13(11), 6276. doi.org/10.3390/su13116276
  21. Food and Agriculture Organization of the United Nations FAO. (2006). Livestock’s long shadow. www.fao.org/3/a0701e/a0701e00.htm
  22. Zamecnik, G., Schweiger, S., Lindenthal, T., Himmelfreundpointner, E. & Schlatzer, M. (2021). Klimaschutz und Ernährung – Darstellung und Reduktionsmöglichkeiten der Treibhausgasemissionen von verschiedenen Lebensmitteln und Ernährungsstilen. Studie im Auftrag von Ja! Natürlich Naturprodukte GmbH und Greenpeace in Zentral- und Osteuropa. Forschungsinstitut für biologischen Landbau FiBL. www.fibl.org/de/themen/projektdatenbank/projektitem/project/2024
  23. Réseau suisse pour le soja. (s.d.) Soja. www.sojanetzwerk.ch/fr/soja
  24. Ocko, I. B., Sun, T., Shindell, D., Oppenheimer, M., Hristov, A. N., Pacala, S. W., Mauzerall, D. L., Xu, Y. & Hamburg, S. P. (2021). Acting rapidly to deploy readily available methane mitigation measures by sector can immediately slow global warming. Environmental Research Letters, 16(5), 054042. doi.org/10.1088/1748-9326/abf9c8
  25. Office fédéral de l’environnement OFEV. (s. d.). Sources de polluants atmosphériques: agriculture. www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/air/info-specialistes/sources-de-polluants-atmospheriques/sources-de-polluants-atmospheriques---agriculture.html
  26. Eisen, M. B. & Brown, P. O. (2022). Rapid global phaseout of animal agriculture has the potential to stabilize greenhouse gas levels for 30 years and offset 68 percent of CO2 emissions this century. PLOS climate, 1(2), e0000010. doi.org/10.1371/journal.pclm.0000010
  27. Zamecnik, G., Schweiger, S., Lindenthal, T., Himmelfreundpointner, E. & Schlatzer, M. (2021). Klimaschutz und Ernährung – Darstellung und Reduktionsmöglichkeiten der Treibhausgasemissionen von verschiedenen Lebensmitteln und Ernährungsstilen. Studie im Auftrag von Ja! Natürlich Naturprodukte GmbH und Greenpeace in Zentral- und Osteuropa. Forschungsinstitut für biologischen Landbau FiBL. www.fibl.org/de/themen/projektdatenbank/projektitem/project/2024
  28. Ritchie, H. (2020, 24 janvier). You Want to Reduce the Carbon Footprint of Your Food? Focus On What You Eat, Not Whether Your Food Is Local. Our World in Data. www.ourworldindata.org/food-choice-vs-eating-local
  29. Office fédéral de l’environnement OFEV. (s. d.). Les polluants atmosphériques azotés portent atteinte à la biodiversité. www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/air/info-specialistes/qualite-de-l-air-en-suisse/les-polluants-atmospheriques-azotes-portent-atteinte-a-la-biodiv.html
  30. Office fédéral de l’environnement OFEV. (s. d.). Sources de polluants atmosphériques: agriculture. www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/air/info-specialistes/sources-de-polluants-atmospheriques/sources-de-polluants-atmospheriques---agriculture.html
  31. Office fédéral de l’environnement (OFEV). (s. d.). Émissions d’ammoniac dans l’agriculture: Des solutions existent. www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/air/dossiers/magazine2021-1-dossier/emissions-d-ammoniac-dans-l-agriculture-des-solutions-existent.html
  32. Domingo, N. G., Balasubramanian, S., Thakrar, S., Clark, M., Adams, P. J., Marshall, J., Muller, N. Z., Pandis, S. N., Polasky, S., Robinson, A. L., Tessum, C. W., Tilman, D., Tschofen, P. & Hill, J. (2021). Air quality–related health damages of food. Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, 118(20). doi.org/10.1073/pnas.2013637118
  33. Office fédéral de l’environnement (OFEV). (s. d.). Effets de la pollution atmosphérique sur la santé. www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/air/info-specialistes/effets-de-la-pollution-atmospherique/effets-de-la-pollution-atmospherique-sur-la-sante.html
  34. Office fédéral de l’environnement OFEV. (s. d.). Les polluants atmosphériques azotés portent atteinte à la biodiversité. www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/air/info-specialistes/qualite-de-l-air-en-suisse/les-polluants-atmospheriques-azotes-portent-atteinte-a-la-biodiv.html
  35. Pronatura St. Gallen-Appenzell. (s. d.). Ausbringen von Dünger entlang von Gewässern. www.pronatura-sg.ch/de/merkblaetter
  36. Office fédéral de l’environnement (OFEV). (s. d.). Qualité de l’eau des lacs.  www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/eaux/info-specialistes/etat-des-eaux/etat-des-lacs/qualite-de-l_eau-des-lacs.html
  37. Der Spiegel. (1990, 3 juin). Bis zum Hals. www.spiegel.de/politik/bis-zum-hals-a-4b5d3615-0002-0001-0000-000013499643
  38. Office fédéral de l’environnement OFEV. (s. d.). Nitrates dans les eaux souterraines.  www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/eaux/info-specialistes/etat-des-eaux/etat-des-eaux-souterraines/eaux-souterraines--qualite/nitrates-dans-les-eaux-souterraines.html
  39. Marshall, C. & Prior, M. (2022, 16 décembre). Livestock farming polluted rivers 300 times in one year. BBC. https://www.bbc.com/news/science-environment-63961659
  40. Krupnick, M. (2022, 19 octobre). EPA sued over lack of plan to regulate water pollution from factory farms. The Guardian. www.theguardian.com/environment/2022/oct/19/epa-lawsuit-water-pollution-factory-farms
  41. Regelsberger, A.& Holzmann, N. (2018, novembre). Dirty Waters: How Factory Farming Pollutes European Rivers. Greenpeace e.V. www.greenpeace.de/sites/default/files/publications/181129-greenpeace-report-dirty-waters.pdf
  42. Food and Agriculture Organisation of the United Nations FAO. (2018). World Livestock: Transforming the livestock sector through the Sustainable Development Goals. doi.org/10.4060/ca1201en
  43. Näf, R. (2022, 22 juillet). Bio-vegane Landwirtschaft - Was bedeutet diese alternative Form der Landwirtschaft? Eat Grow Change ZHAW. www.blog.zhaw.ch/eat-grow-change/2020/07/22/bio-vegane-landwirtschaft-was-bedeutet-diese-alternative-form-der-landwirtschaft
  44. WWF Suisse. (s. d.). Poissons et fruits de mer. www.wwf.ch/fr/nos-objectifs/poissons-et-fruits-de-mer
  45. Proviande. (2021). Le marché de la viande 2021. www.proviande.ch/fr/le-marche-de-la-viande-en-chiffres
  46. WWF Suisse. (s. d.). Surpêche. www.wwf.ch/fr/nos-objectifs/surpeche
  47. Deppe-Burghardt, C. (2021, 19 mars). Studie zu Meeresschutzgebieten. Greenpeace. www.greenpeace.de/biodiversitaet/meere/fischerei/fischerei-heizt-klimakrise
  48. Sala, E., Mayorga, J., Bradley, D., Cabral, R. B., Atwood, T. B., Auber, A., Cheung, W. W. L., Costello, C., Ferretti, F., Friedlander, A. M., Gaines, S. D., Garilao, C., Goodell, W., Halpern, B. S., Hinson, A., Kaschner, K., Kesner-Reyes, K., Leprieur, F., McGowan, J., . . . Lubchenco, J. (2021). Protecting the global ocean for biodiversity, food and climate. Nature, 592(7854), 397–402. doi.org/10.1038/s41586-021-03371-z
  49. WWF Deutschland. (2021, 23 février). WWF-Report: Ein Drittel aller Süsswasserfische vom Aussterben bedroht / WWF fordert freifliessende Flüsse. www.wwf.de/2021/februar/stummes-sterben-unter-wasser
  50. Lebreton, L., Slat, B., Ferrari, F., Sainte-Rose, B., Aitken, J., Marthouse, R., Hajbane, S., Cunsolo, S., Schwarz, A. S., Levivier, A., Noble, K., Debeljak, P., Maral, H., Schoeneich-Argent, R., Brambini, R. & Reisser, J. (2018). Evidence that the Great Pacific Garbage Patch is rapidly accumulating plastic. Scientific Reports, 8(1). doi.org/10.1038/s41598-018-22939-w
  51. Kreier, F. (2022). Ocean ‘Garbage Patch’ is filled with fishing gear from just a few places. Nature, 609(7927), 454. doi.org/10.1038/d41586-022-02788-4
  52. Parker, L. (2018, 22 mars). The Great Pacific Garbage Patch Isn’t What You Think It Is. National Geographic. www.nationalgeographic.com/science/article/great-pacific-garbage-patch-plastics-environment
  53. WWF-Australia. (2018, 9 octobre). How Many Birds Die From Plastic Pollution? www.wwf.org.au/news/blogs/how-many-birds-die-from-plastic-pollution
  54. SWI swissinfo.ch. (2021, 4 juin). Chasse aux microplastiques dans le massif du Mont-Blanc.  www.swissinfo.ch/fre/toute-l-actu-en-bref/chasse-aux-microplastiques-dans-le-massif-du-mont-blanc/46678318
  55. Hoffmann, S. (2022, 25 mars). Mikroplastik zum ersten Mal in menschlichem Blut nachgewiesen. Geo. www.geo.de/wissen/gesundheit/mikroplastik-in-menschlichem-blut-nachgewiesen-31731014.html
  56. Ribeiro, F., Okoffo, E. D., O’Brien, J., Fraissinet-Tachet, S., O’Brien, S., Gallen, M., Samanipour, S., Kaserzon, S., Mueller, J. F., Galloway, T. S. & Thomas, K. V. (2020). Quantitative analysis of selected plastics in High-Commercial-Value Australian Seafood by pyrolysis gas chromatography Mass spectrometry. Environmental Science & Technology, 54(15), 9408–9417. doi.org/10.1021/acs.est.0c02337
  57. Rajalakshmi, N. (2022, 14 décembre). When Plankton Gobble Plastic. Slate Magazine. www.slate.com/technology/2022/12/plankton-micro-plastic-kill-fish-pollution-marine-biology.html
  58. The JUMP, Arup & C40. (s. d.) The Power of People. www.takethejump.org/power-of-people
Ce que vous voyez vous plait-il ?

Soutenez-nous

Spenden
Mitglied werden
Soutenir la protection des animaux