Sur mandat de Swissveg, une enquête représentative visant à évaluer le degré d’acceptation de la viande de culture a été réalisée. 30 % des personnes sondées se disent prêtes à acheter et à consommer de la viande de ce type, alors que 10 % d’entre elles sont indécises.
Qu'est-ce que la viande de culture ?
Pour s’assurer d’obtenir des réponses de qualité, les auteurs du sondage ont assorti le questionnaire d’un texte expliquant de quoi il retournait :
Ci-après, nous souhaiterions connaître votre opinion au sujet de la viande de culture, aussi appelée viande artificielle ou viande de laboratoire. La viande de culture est fabriquée en-dehors du corps d’un animal à partir de cellules animales. Pour ce faire, des cellules sont prélevées, puis cultivées pour obtenir du tissu musculaire sans causer la mort d’un animal. Achèteriez ou consommeriez-vous de la viande de culture si elle était disponible dans le commerce à un prix raisonnable aujourd’hui déjà ?
La viande de culture a de nombreux avantages par rapport à la viande issue de : elle n’implique pas l’élevage et l’abattage massifs d’animaux. Cela permet d’éviter beaucoup de souffrances animales et de réaliser des économies pour l’achat de fourrage. Seules les parties (p. ex. les tissus musculaires) destinées à la consommation sont produites.
Voici les réponses qui ont été données à cette question :
L’âge des personnes interrogées fait toute la différence
Alors que, sur l’ensemble des personnes sondées, 30 % se déclarent prêtes à consommer de la viande de culture, ce pourcentage passe à 46 dans la tranche d’âge des 15 à 29 ans. A contrario seuls 19 % des personnes ayant entre 60 et 79 ans consommeraient de la viande de culture.
Fait intéressant : les personnes ayant un revenu supérieur à 10 000 francs par mois sont deux fois plus enclines à consommer de la viande de culture que les personnes ayant un revenu inférieur ou égal à 6000 francs par mois.
La viande de culture est-elle faite pour les personnes végétariennes ?
Aujourd’hui, il existe une large palette d’alterntives à la viande : du tofu au seitan en passant par les produits à base de protéine de pois ou de champignons, le choix est vaste. Les entreprises spécialisées dans la culture de la viande ne ciblent donc pas les personnes ayant d’ores et déjà renoncé à consommer de la viande, mais plutôt celles qui continuent d’en manger malgré les nombreux inconvénients que cela implique. C’est aussi ce que reflètent les résultats du sondage : les personnes flexitariennes sont les plus favorables à la viande de culture : 47 % d’entre elles l’achèteraient si elle était commercialisée. Les personnes véganes et végétariennes sont les plus réticentes avec seulement 22 % d’approbation.
De la viande pour les hommes ?
La population féminine est plus ouverte au végétarisme. Notre enquête la plus récente le démontre : deux fois plus de femmes que d’hommes affirment être végétariennes. Le groupe des flexitariens compte aussi une majorité de femmes.
En revanche, lorsqu’il est question de viande de culture, les hommes font pencher la balance : ils semblent saluer le fait d’avoir à disposition une alternative à la viande classique sans avoir besoin de renoncer au goût de la viande d’abattage.
Qu’en est-il aux États-Unis ?
L’institut YouGov a réalisé une enquête parallèle aux États-Unis dans laquelle il cherchait à savoir si les personnes sondées opteraient plutôt pour de la viande conventionnelle (issue de l’abattage) ou de la viande de culture si les deux produits étaient vendus au même prix. Seuls 13 % des consommatrices et des consommateurs opteraient pour de la viande de culture dans une telle situation. 22 % étaient indécis. Dans un sondage réalisé aux USA par l’université Purdue auprès d’un panel de consommatrices et de consommateurs en mars 2024, 60 % des personnes sondées avaient toutefois répondu privilégier la viande de culture dans à un tel cas de figure. Visiblement, une grande incertitude persiste dans ce domaine.
Informations concernant le sondage :
Ce sondage représentatif a été réalisé par YouGov (anciennement LINK) sur mandat de Swissveg. 1034 personnes vivant en Suisse et âgées de 15 à 79 ans ont été interrogées. Le sondage a été réalisé entre le 6 et le 17 mai 2024.
