Aujourd’hui, contrairement à un passé encore récent, il est reconnu, y compris par les écoles de médecine, que le lait maternel des mères est la meilleure nourriture pour les nouveaux-nés. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande d’ailleurs impérativement l’allaitement au sein durant les six premiers mois. Toutefois, en raison du nombre important de rapports faisant état de substances toxiques dans le lait maternel, ces informations ont inquiété beaucoup de mères. Est-il possible de remédier à cette contamination ?
Avant tout, les substances qui se déposent dans les graisses corporelles et qui s’ajoutent au fil des ans peuvent devenir un danger pour les humains et tout spécialement pour les enfants. Pas seulement durant la grossesse mais surtout durant la période d’allaitement une quantité importante des substances toxiques contenues dans ces graisses peuvent être diffusées dans le lait maternel et donc dans le corps du nourrisson. C’est pourquoi il est possible de déceler la contamination humaine pour plus de 300 substances grâce à des méthodes modernes d’analyse scientifique en utilisant le lait maternel.
Si cette accumulation de produits toxiques a été identifiée dans le corps des humains, elle l’est aussi dans celui d’animaux tels que les vaches, les poulets, les cochons et autres animaux. Cela montre que les aliments d’origine animale (viande, lait, œufs) concentrent davantage d’éléments contaminants que les aliments d’origine végétale.
Contamination du lait maternel :
Femmes omnivores : 2,47 100 %
Femmes végétariennes : 1,65 67 %
Femmes véganes : 0,31 13 %
L’institut allemand pour l’évaluation des risques a, dans cette perspective, mené en 2002 une étude financée par le ministère allemand de l’environnement visant à faire une analyse du lait maternel chez un certain nombre de femmes. Cette étude2 a pris fin en 2005. Elle a porté spécifiquement sur une substance chimique anti-inflammatoire présente dans le lait maternel (2,47 nanogrammes par gramme de graisse du lait chez les femmes qui mangent de la viande, comparés au 1,65 ng/g de graisse du lait chez les femmes végétariennes)3. Malheureusement, dans cette étude, une seule femme était végane (depuis une dizaine d’années). Il est néanmoins remarquable de noter que son lait présentait un écart significatif avec les chiffres ci-dessus, soit 0,31 ng/g, ce qui correspond à un taux huit fois inférieur au chiffre relevé pour les femmes carnivores et cinq fois inférieur à celui des femmes végétariennes.
Ce résultat n’est pas étonnant, car ce qui vaut pour le lait des femmes l’est aussi pour le lait des vaches. Après l’interdiction en Europe du PCB, du DDT et autres substances hautement toxiques, la contamination du lait maternel a sensiblement diminué. C’est pourquoi tous les experts recommandent à présent et sans restriction l’allaitement maternel. Cependant, il demeure vrai que moins de produits d’origine animale sont ingérés par les mères, moins leur corps absorbera-t-il de poisons et moins ceux-ci se diffuseront-ils dans leur lait. .
Cette conclusion est aussi valable pour pratiquement tous les autres poisons. Une étude publiée dans la revue médicale New England Journal of Medicine rapporte que la valeur la plus mauvaise enregistrée dans le lait de mères végétariennes qui allaitent est encore meilleure que chez celles qui ne sont pas végétariennes (pour résumer, la contamination du lait maternel par des produits toxiques chez les femmes végétaliennes est en moyenne 35 fois inférieure que chez les autres femmes)4. Ce que des études plus récentes montrent encore est que si le niveau de la contamination du lait maternel par de nombreux produits hautement toxiques a diminué, l’écart entre les mères véganes (végétaliennes), les végétariennes et les carnivores demeure. L’allaitement est donc en tout cas recommandable (aussi pour les femmes omnivores).
La viande contient en moyenne 14 fois plus de pesticides que les aliments végétaux. Les produits laitiers en contiennent 5 fois plus.5
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Gemäss der Studie des Bunds für Umwelt und Naturschutz Deutschland (BUND) vom Juni 2005
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Rückstände von Flammschutzmitteln in Frauenmilch aus Deutschland unter besonderer Berücksichtigung von polybromierten Diphenylethern (PBDE).
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Bundesinstitut für Risikobewertung, 19.7.2005.
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Lewis Regenstein: How to Survive in America the Poisoned, Acropolis Books, 1982, Seite 103.